Le Cercle Droit et Liberté recevait le 17 novembre dernier Pierre-Louis Boyer, Maître de conférences HDR, pour la présentation de son Histoire des avocats, de l’antiquité à nos jours (Lefebvre Dalloz).

Au cours de cette rencontre, l’auteur nous a dévoilé, avec toute sa maîtrise, les grandes étapes qui ont façonné cette profession. De sa naissance quelques siècles après Jésus-Christ à sa renaissance sous Saint Louis, de sa suppression pendant la Révolution à sa réhabilitation en 1815, il a su raviver une histoire méconnue du grand public, et parfois des avocats eux-mêmes, et pourtant profondément passionnante.

En présentant son livre, l’auteur a également évoqué l’évolution du métier en citant le magistrat Toulousain La Roche-Flavin, qui, en 1617, distinguait trois types d’avocats :

« Les premiers sont les écoutants, les seconds les plaidants, et les troisièmes les consultants ; et, pour le montrer, il y a derrière la barre trois bancs où ils s’assoient, comme trois palissades dans le jardin de la justice : la première n’est que feuille, la seconde fleur, la troisième fruit. »

Remise au goût du jour par Pierre-Louis Boyer, cette métaphore illustre avec clarté la maturation de la profession d’avocat, fondée sur l’autorité morale et la maîtrise de l’oralité, deux dimensions trop souvent négligées aujourd’hui et dénoncées dans son ouvrage.

Enfin, l’auteur est revenu sur plusieurs notions essentielles de la profession : la déontologie, mais surtout la vertu du désintéressement. Une valeur traditionnelle du barreau. Tant sous la Rome antique que sous l’Ancien Régime, rappelons que l’avocat n’était pas un commerçant : sa plaidoirie n’était pas un service tarifé. « Il ne devait ni exercer pour l’argent, ni accepter les gains douteux, ni défendre des causes injustes, même lucratives. L’avocat est le premier juge de la cause, et son premier jugement porte sur sa propre probité. »

En somme,  Pierre-Louis Boyer a rappelé aux adhérents du Cercle Droit et Liberté présents à ce dîner, entre bon vin et discussions animées, que le désintéressement n’est pas une vertu secondaire du métier : il est le fondement même de la dignité, de l’indépendance et de la confiance accordée à l’avocat.

L’avocat n’est pas un marchand de droit, mais un serviteur de la justice. Son premier salaire est l’honneur, non l’argent. Même si ce principe semble difficile à appliquer au 21e siècle.

Pour conclure, et nourrir encore davantage notre réflexion, l’auteur a abordé en guise de dessert le sujet brûlant de l’intelligence artificielle. Chacun a son opinion, chacun a son expérience ; l’avocat, par son métier, a la sienne. Et pour la découvrir, quoi de mieux que de satisfaire sa curiosité en lisant cet ouvrage remarquable ?

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Cercle Droit & Liberté
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